En 1783, la chambre des grades, créée en janvier 1782 sous l’impulsion notamment d’Alexandre Roëttiers de Montaleau, reprend en intégralité ce chantier débuté dix ans plus tôt. Après un examen méthodique et des débats d’une grande richesse, elle fixe le modèle pour les trois premiers grades (loge bleue) qui sont définitivement validés lors de la 149e assemblée plénière du Grand Orient, les 15 et 19 juillet et le LM 2. Les textes adoptés restent fidèles aux plus anciens textes maçonniques connus et aux rituels en français des années 1740-1750BM 1. Le travail de la chambre des grades s’étant concentré sur leur mise en formeLM 3, l’introduction du rituel présente ainsi cette codification : « Le Grand Orient de France s’est enfin occupé de la rédaction d’un protocole d’initiation […] Il a cru devoir ramener la Maçonnerie à ses usages anciens, que quelques novateurs ont essayé d’altérer, et rétablir ces premières et importantes initiations dans leur antique et respectable pureté3 ».
La chambre des grades crée également le « Grand Chapitre général de France » en février 1784N 4 qui agrège et codifie les « Ordres de Sagesse »4,N 5 selon les mêmes principes. L’intégration du Grand Chapitre général et des Ordres de Sagesse au sein du Grand Orient est actée le 5, constituant ainsi un système cohérent en trois grades « bleus » : « apprenti », « compagnon » et « maître ». Les deux premiers sont fondés sur l’approche symbolique, le grade de maître constituant la charnière avec des grades philosophiques organisés en ordres.
En 1801, un imprimeur peu scrupuleux diffuse le rite sous les titres Le Régulateur du Maçon et Le Régulateur des Chevaliers Maçons, fac-similés des cahiers officiels du G.O.D.F, qui étaient uniquement délivrés aux loges de l’obédience qui en faisaient la demande par écrit, contre rémunération. Le Régulateur du Maçon est considéré depuis cette date comme le rite officiel du Grand Orient de FranceBM 2. Consubstantiel de celui-ci, il va accompagner son évolution, marquée par l’histoire politique, sociale et religieuse du pays. C’est à cette époque qu’il prend le nom de « Rite français »BM 2.